Repérer l’amiante pour mieux protéger : ce que dit le guide européen 2025

Le 18 décembre 2025, la Commission européenne a publié une communication accompagnée de lignes directrices pour faciliter la mise en œuvre de la directive "Amiante" amendée en 2023. Deux axes sont au cœur de cette publication : l’identification des matériaux contenant de l’amiante (MCA) et la formation des professionnels.

Le 19 décembre 2025

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Amiante : l’Union européenne publie de nouvelles lignes directrices sur l’identification et la formation des professionnels exposés

Temps de lecture : 7 min – Catégorie : réglementation

Le 18 décembre 2025, la Commission européenne a publié une communication accompagnée de lignes directrices pour faciliter la mise en œuvre de la directive "Amiante" amendée en 2023. Deux axes sont au cœur de cette publication : l’identification des matériaux contenant de l’amiante (MCA) et la formation des professionnels.

L’identification de l’amiante : un préalable indispensable à toute action

Identifier l’amiante et les matériaux susceptibles d’en contenir est la première étape pour protéger les travailleurs exposés. La directive impose que toute activité susceptible d’impliquer un risque d’exposition fasse l’objet d’une évaluation préalable des risques. Cette évaluation commence par un diagnostic d’amiante, que ce soit dans un bâtiment, une infrastructure, un véhicule, un navire ou une machine.

Quels sont les matériaux concernés ?

Les MCA (matériaux et produits susceptibles de contenir de l'amiante) peuvent être retrouvés dans de nombreux éléments :

  • Plaques de toiture, dalles de sol, calorifugeages, flocages, joints, gaines, canalisations, colles, peintures, etc.

  • Installations techniques (appareils de chauffage, câblages électriques, etc.)

  • Véhicules anciens, trains, navires et avions.

 

Le guide européen indique qu'un registre amiante spécifique au bâtiment doit être tenu à jour pour consigner :

  • La localisation précise des MCA,

  • Leur type (chrysotile, crocidolite, etc.),

  • Leur état de conservation (friable ou non, endommagé ou intact),

  • Leur quantité estimée,

  • La date d’identification, les résultats d’analyse et des photographies.

 

L’absence de documentation n’exonère pas d’obligations : en cas de doute, les matériaux doivent être considérés comme contenant de l’amiante, et des mesures de protection doivent être appliquées en conséquence.

 

Méthodes et outils d’identification

Plusieurs outils sont recommandés par la Commission :

  • Enquêtes documentaires (plans, historiques de maintenance, rapports précédents),

  • Diagnostics et repérages : inspections visuelles et prélèvements, suivis d’analyses en laboratoire,

  • Utilisation d’outils numériques comme Scol@miante, outil développé en France pour estimer les niveaux d’exposition selon les types de travaux, matériaux et conditions d’intervention.

Un registre national de l’amiante est recommandé dans les États membres pour centraliser les données et faciliter les décisions d’interventions.

Formation des professionnels : un levier pour réduire l’exposition

La directive et les lignes directrices insistent fortement sur la formation des professionnels susceptibles d’être exposés, en particulier dans les secteurs du BTP, de la maintenance industrielle, des transports, de l’ingénierie civile, du traitement des déchets, etc.

 

Qui doit être formé ?

La formation concerne :

  • Les travailleurs spécialisés : désamianteurs, encadrants techniques, diagnostiqueurs ;

  • Les travailleurs non-spécialistes exposés potentiellement : électriciens, plombiers, couvreurs, techniciens de maintenance, etc. ;

  • Les coordinateurs SPS, les maîtres d’ouvrage, les donneurs d’ordres et les maîtres d’œuvre.

 

Objectifs de la formation

  • Comprendre les risques sanitaires liés à l’amiante (mesothéliome, asbestose, cancers),

  • Être capable d’identifier visuellement les MCA,

  • Maîtriser les procédures d’intervention sécurisées (techniques d’encapsulage, de retrait, de confinement…),

  • Appliquer les gestes de protection individuelle et collective,

  • Savoir réagir en cas d’incident ou de dépassement de la VLEP.

 

Contenu recommandé de la formation

Selon les lignes directrices :

  • Aspects réglementaires (directive 2009/148/CE, droit national),

  • Procédures de repérage et évaluation des risques,

  • Méthodes de travail adaptées (zones confinées, humidification, aspiration, etc.),

  • Utilisation des EPI, en particulier les équipements respiratoires adaptés,

  • Mesures de prévention de l’exposition passive et secondaire,

  • Gestion des déchets contenant de l’amiante,

  • Traçabilité des expositions et suivi médical post-exposition.

 

Modalités pédagogiques

  • Cours en présentiel et/ou en ligne,

  • Travaux pratiques sur simulateurs ou sites réels,

  • Évaluation des acquis et recyclage périodique,

  • Tenue d’un registre des formations suivies.

 

Les lignes directrices rappellent que la qualité de la formation conditionne directement la sécurité des travailleurs. Elles doivent être adaptées au poste occupé et actualisées selon les évolutions réglementaires et techniques.

Conclusion : des outils pour une meilleure mise en œuvre de la réglementation

Grâce à ces lignes directrices riches et opérationnelles, la Commission européenne offre aux États membres, employeurs et travailleurs une boîte à outils complète pour renforcer la prévention des risques liés à l’amiante. L’identification précise des matériaux et la montée en compétence des professionnels sont les deux piliers majeurs de cette nouvelle stratégie.

Sources :

Pour en savoir plus et bénéficier de notre veille réglementaire et normative, nous consulter.

 

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