Amiante : bilan des cancers en 2024 en Grande-Bretagne

Le Health and Safety Executive (HSE) britannique - agence de la Santé - a publié en juillet 2025 ses dernières statistiques officielles sur le mésothéliome (cancer de l'amiante) pour la Grande-Bretagne. Ce rapport annuel, très attendu, confirme la tendance à la baisse des décès chez les hommes, tout en mettant en lumière un niveau stable – mais élevé – de la mortalité chez les femmes. Voici les principaux enseignements à retenir de cette publication.

Le 8 juillet 2025

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Cancers de l'amiante au Royaume-Uni : baisse des décès en 2023 mais un lourd tribut persistant

Temps de lecture : 5 min – Catégorie : réglementation, veille sanitaire

Le Health and Safety Executive (HSE) britannique - agence de la Santé - a publié en juillet 2025 ses dernières statistiques officielles sur le mésothéliome (cancer de l'amiante) pour la Grande-Bretagne. Ce rapport annuel, très attendu, confirme la tendance à la baisse des décès chez les hommes, tout en mettant en lumière un niveau stable – mais élevé – de la mortalité chez les femmes. Voici les principaux enseignements à retenir de cette publication.

Une tendance générale à la baisse, particulièrement chez les hommes

En 2023, 2 218 décès liés au mésothéliome ont été enregistrés, contre 2 280 en 2022. Ce chiffre marque un recul significatif par rapport à la moyenne de 2 508 décès annuels observée entre 2011 et 2020.

  • Chez les hommes : 1 802 décès en 2023 contre 1 856 en 2022 (moyenne 2011-2020 : 2 091).

  • Chez les femmes : 416 décès en 2023 contre 424 en 2022 (moyenne 2011-2020 : 417).

Ce recul est cohérent avec les projections antérieures qui prévoyaient une baisse des décès masculins au cours des années 2020, les expositions professionnelles massives (chantier naval, industries lourdes) ayant diminué dès les années 1970. En revanche, les décès féminins devraient se maintenir entre 400 et 500 cas annuels jusqu'à la fin de la décennie.

Une maladie de plus en plus associée au grand âge

Plus de 70 % des décès surviennent désormais chez les plus de 75 ans, ce qui reflète le long délai de latence du mésothéliome (30 à 50 ans après l'exposition à l’amiante). Les décès chez les moins de 65 ans sont en recul constant, y compris dans les classes d’âge 60-64 et 65-69 ans.

Les expositions professionnelles toujours dominantes

Les hommes travaillant dans le secteur du bâtiment durant les décennies d'utilisation massive de l’amiante restent les plus touchés. Les professions à haut risque sont notamment :

  • Charpentiers

  • Plombiers

  • Électriciens

  • Ouvriers de la construction navale

Une étude citée dans le rapport attribue environ 46 % des mésothéliomes masculins à ces métiers, dont 17 % aux charpentiers uniquement.

Des facteurs d’exposition plus diffus chez les femmes

Chez les femmes, les cas sont plus souvent liés à des expositions indirectes, comme :

  • Le travail dans des bâtiments contaminés (écoles, bureaux…),

  • Le contact domestique avec des personnes ayant manipulé de l’amiante,

  • L’exposition environnementale (habitat ancien, pollution ambiante).

Certaines professions comme enseignantes ou secrétaires présentent des ratios de mortalité proportionnelle plus élevés que d'autres (infirmières, vendeuses), soulignant une exposition passive mais significative dans certains lieux de travail.

Projections : un déclin lent mais constant

Les modèles prédictifs confirment une baisse progressive des décès d'ici 2040, avec une décrue plus nette à partir de 2030. Cette tendance s’explique par :

  • La réduction des expositions dès les années 1980,

  • La diminution des charges pulmonaires en fibres d’amiante chez les générations nées après 1965.

Indemnisation et bénéfices sociaux

Le nombre de nouveaux cas reconnus au titre de l'Industrial Injuries Disablement Benefit (IIDB) en 2023 est de 1 605, en recul par rapport à 2022 (1 755 cas). Cela reflète une meilleure prévention mais aussi un possible sous-recours au dispositif, en particulier chez les femmes.

Sources :

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