Mésothéliome péritonéal : vers une meilleure reconnaissance des victimes de l’amiante

Une étude de grande envergure conduite en Italie entre 2000 et 2021 vient de confirmer le lien fort entre exposition professionnelle à l’amiante et mésothéliome péritonéal, un cancer rare mais malheureusement "redoutable". Publiée dans la revue Occupational and Environmental Medicine en novembre 2025, cette recherche s’appuie sur les données du Registre National des Mésothéliomes et couvre une période de 22 ans, incluant 1591 cas et 3045 témoins.

Le 10 décembre 2025

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L’amiante, facteur avéré de mésothéliome péritonéal : une étude italienne majeure confirme les risques

Temps de lecture : 5 min – Catégorie : Recherche épidémiologique

Une étude de grande envergure conduite en Italie entre 2000 et 2021 vient de confirmer le lien fort entre exposition professionnelle à l’amiante et mésothéliome péritonéal, un cancer rare mais malheureusement "redoutable". Publiée dans la revue Occupational and Environmental Medicine en novembre 2025, cette recherche s’appuie sur les données du Registre National des Mésothéliomes et couvre une période de 22 ans, incluant 1591 cas et 3045 témoins.

Une méthodologie robuste et inédite

L’étude adopte un modèle "cas-témoins" à l’échelle nationale, s'appuyant sur trois enquêtes antérieures menées dans six régions italiennes industrialisées.

Elle utilise une double approche d’évaluation de l’exposition à l’amiante :

  • Une matrice "emploi-exposition", quantitative et standardisée.

  • Une évaluation experte, qualitative, fondée sur les récits professionnels recueillis lors d’entretiens.

Des résultats sans ambiguïté

Les conclusions sont frappantes : le risque de mésothéliome péritonéal est multiplié par 3,66 pour les personnes ayant été exposées à l’amiante dans leur vie professionnelle.

  • Chez les hommes, 60,1 % des cas étaient exposés, contre 34,5 % des témoins.

  • Chez les femmes, les chiffres sont plus faibles mais significatifs : 22,7 % des cas contre 10,1 % des témoins.

Les analyses montrent également que plus la durée et l’intensité cumulée de l’exposition sont élevées, plus le risque augmente. Ainsi, chaque augmentation logarithmique de l’exposition (en fibres/mL-années) entraîne une hausse du risque de 55 %.

Les évaluations qualitatives, bien que potentiellement biaisées (du fait d’une collecte "ciblée"), indiquent un risque encore plus élevé.

Vers une meilleure reconnaissance des victimes

L’étude souligne que le mésothéliome péritonéal peut survenir même à des niveaux d’exposition faibles ou dans des secteurs non traditionnellement associés à l’amiante, comme c’est souvent le cas chez les femmes exposées de manière indirecte (via les vêtements contaminés d’un proche, par exemple).

Ces résultats renforcent la nécessité de :

  • Reconnaître systématiquement les cas de mésothéliome péritonéal comme liés à l’amiante.

  • Améliorer les dispositifs d’indemnisation, notamment pour les professions et secteurs historiquement sous-évalués.

Une contribution majeure à la prévention

Cette étude, la plus vaste jamais menée sur ce sujet dans la population générale, constitue un repère épidémiologique essentiel. Elle confirme que le mésothéliome péritonéal est un indicateur pertinent de l’exposition à l’amiante, y compris longtemps après la fin de cette exposition (le pic de risque étant observé au-delà de 40 ans après).

Elle plaide pour le maintien et le renforcement de la surveillance épidémiologique et des politiques de prévention dans tous les milieux professionnels exposés à l’amiante avant son interdiction.

Sources :

 

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